Lors de notre voyage au Brésil, nous avons eu la chance de visiter le projet Tamar de Praia do Forte à quelques kilomètres de Salvador de Bahia. Le nom « Tamar » est la contraction des mots : Tartaruga Maritima en portugais, les tortues marines. Il s’agit d’un centre de préservation et de conservation de la faune aquatique, avec comme fer de lance les tortues marines. Véritables emblèmes du projet, elles sont au cœur des actions du réseau des centres Tamar.
Le projet compte 20 centres dont 11 ont une partie qui se visite, répartis tout le long du littoral brésilien. Le centre Tamar de Praia do Forte est le plus grand et celui qui décide des actions à mettre en place en travaillant main dans la main avec les autres centres locaux.
Le projet Tamar de Praia do Forte
Le centre Tamar de Praia do Forte reçoit environ 600 000 visiteurs par an avec des journées à 3 000 visiteurs ! Il constitue l’une des 2 attractions de cette petite station balnéaire au nord de Salvador de Bahia (l’autre étant les piscines naturelles qui se créent sur les plages à marée basse).
Le projet Tamar propose différentes activités tout au long de la journée et le billet d’entrée de 18R$ vous permet d’aller et de revenir toute la journée pour nourrir les tortues marines ou encore caresser les requins ou les raies.
Véritable emblème, les tortues marines sont omniprésentes dans le centre mais aussi dans toute la station. Grâce à un parcours guidé et des explications en portugais et en anglais, les visiteurs peuvent apprendre et découvrir le rythme de vie de ces animaux marins vieux comme le monde ! Des visites avec un guide sont également proposées à différents horaires de la journée.
La visite du centre Tamar
La première partie de la visite vous met en contact avec les 5 grandes espèces de tortues marines présentes sur la planète et nous apprenons alors que les côtes du Brésil ainsi que les îles proches comptent 4 espèces différentes de tortues qui viennent vivre dans les eaux brésiliennes mais surtout pondre pour donner naissance à d’autres générations de tortues marines !
Une partie de la visite est d’ailleurs dédiée à l’important travail fait par les centres Tamar pour la préservation des tortues marines notamment des femelles qui viennent sur la côte pour pondre dans le sable mais aussi comment sont protégés les œufs (environ 120 par nid) des prédateurs et surtout de l’homme !
Aujourd’hui 80% des œufs restent sur la plage et les bébés tortues naissent naturellement sans aucun contact avec l’humain. Les 20% restants sont mis dans des nids au sein du projet Tamar pour observer la nidification ainsi que la naissance des tortues. Bien évidemment tous ces bébés sont ensuite relâchés sur la plage en direction de l’océan.
Plusieurs bassins permettent d’observer des très beaux et grands spécimens de tortues marines, on apprend alors qu’une tortue qui dort au fond de l’eau peut rester 4 à 5h sans respirer ! Un bassin attire particulièrement l’attention, il s’agit de bébés tortues de quelques semaines et de quelques centimètres qui sont nés au sein du centre et qui sont montrés aux visiteurs pour que chacun puisse se rendre compte de la vulnérabilité de ces nouveau-nés.
De nombreux spécimens présents dans le centre proviennent de tortues retrouvées échouées sur la côte ou de tortues prises au piège dans les filets de pêche. Le centre s’occupe alors de recueillir les pensionnaires, de les soigner si besoin et de les relâcher quand c’est possible !
Un combat de tous les jours pour le projet Tamar
Au-delà du travail réalisé sur les animaux eux-mêmes, le centre est en relation directe avec les pêcheurs mais aussi l’industrie maritime et le gouvernement pour que chacun puisse comprendre l’impact qu’il a sur la survie des espèces et comment améliorer les choses pour que les hommes, la pêche et les tortues cohabitent tranquillement. Le centre fait donc beaucoup d’explications et de relationnel auprès des pêcheurs pour leur expliquer comment faire pour ne pas capturer des tortues lors de sorties en mer, que faire des tortues si cela arrive, comment en prendre soin… Certains pêcheurs sont aujourd’hui payés par le projet Tamar pour prendre soin des tortues de mer.
Le centre Tamar œuvre également auprès de l’industrie notamment sur des crochets et hameçons de pêche différents qui pourrait alors laisser une chance aux tortues en cas d’ingestion.
Enfin le projet Tamar est cofinancé par le gouvernement brésilien et une association de protection de la nature pour que toutes les décisions prises puissent être appliquées au plus vite.
Mais le centre Tamar ce n’est pas que des tortues ! En protégeant l’écosystème des tortues marines, les centres contribuent également à protéger toutes les espèces qui vivent dans les mêmes mers et sur les mêmes territoires comme le Meru, un poisson immense, inoffensif et surtout très (trop?) facile à capturer ou encore des requins inoffensifs pour l’homme car il ne se nourrit que de crabes et autres crustacés qu’il trouve au fond de l’eau mais qui est lui aussi trop gentil et très apprécié dans les assiettes des locaux ! Alors, c’est qui le véritable prédateur ?
Projet Tamar : une œuvre sociale très présente localement
Le centre a également une vocation sociale. En effet, dès la genèse du projet, il était important d’intégrer les pêcheurs bien évidemment mais surtout les communautés locales qui, pour certaines œuvraient déjà dans la préservation des tortues. Le projet Tamar leur offre donc,en plus de travailler auprès des animaux dans une structure reconnue, un salaire et un cadre de vie.
Les centres sont également créateurs d’emplois volontairement réservés aux communautés locales qui bénéficient alors d’un revenu ou d’un complément de revenu en plus d’œuvrer pour les plages et leur faune marine.
Le projet Tamar s’inscrit dans toutes les générations et pour tous les membres des familles à travers l’accompagnement de projets comme la crèche locale de Praia do Forte mais aussi la mise à disposition des habitants d’infrastructures du centre comme la scène en plein air ou encore la création de manufactures de coton provenant uniquement du Brésil qui permet au projet Tamar de créer ses propres vêtements à l’effigie des tortues bien sûr ! Un accompagnement qui se poursuit même à travers des objets manufacturés localement par les femmes des pêcheurs par exemple, qui sont vendus dans la boutique du centre et dont les bénéfices reviennent à ces femmes. Pas mal, non ?
Nos impressions sur le projet Tamar de Praia do Forte
La visite du centre dure environ 2h ! Nous y avons passé l’après-midi avec notre guide Luena, une biologiste passionnée qui nous a emmené dans son univers aquatique !
Au-delà d’une jolie découverte sur les tortues marines ainsi que leur mode vie et les nombreux risques qui pèsent sur la survie des espèces, nous avons également apprécié de pouvoir « nourrir » les tortues ou plutôt, leur jeter de la nourriture ! Découverte du jour : les tortues ont une langue ou quelque chose qui s’en rapproche !
Nous avons également pu caresser les requins présents dans le parc, une expérience originale et impressionnante avec des requins de 3 mètres. L’expérience de toucher du bout des doigts, les raies majestueuses dans leur bassin est également à faire !
Enfin, le parc est majoritairement à l’ombre ce qui permet de profiter du super temps sans subir la chaleur du soleil !
Une excellente après-midi en résumé ! Si vous venez dans la région avec vos enfants, alors n’hésitez pas car tout est compréhensible et accessible pour eux !
Comment y aller ?
Le projet TAMAR est accessible à pied depuis Praia do Forte. L’entrée se trouve à côté de la petite église sur la place principale, à quelques mètres de la plage.
Le petit plus : le bonheur de caresser des raies très joueuses et toutes douces du bout des doigts et la balade dans le centre les pieds dans le sable …
Retrouvez tous nos conseils pour visiter le Brésil, de Brasilia à Rio de Janeiro, en passant par Salvador de Bahia et les chutes d’Iguazu, dans la rubrique Brésil !
Et vous avez vous déjà visité un centre de ce type ? Que pensez-vous de mixer préservation des animaux marins et intégration des populations locales dans le développement du centre ? Connaissez-vous d’autres initiatives du genre ?
@Luena : Thank you so much for your time and your passion. We really appreciate our afternoon in Tamar !
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13 Comments
Bonjour, juste pour signaler qu’il y a une faute à tortue en portugais. C’est « tartaruga ». A part cela votre blog est super!
Bonjour Pavilla, merci pour la remarque et le compliment. Nous venons de corriger la faute :). Bonne journée,
Bonsoir
Est-ce que quelqu’un peut me renseigner si je peux effectuer un stage au sein de ce centre ou bien peut me donner le contact des responsables pour voir s’ils recrutent des stagiaires de la spécialité halieutique et environement et merci .
Bonjour Salma,
le plus simple est de contacter directement le centre et de leur poser la question.
Nous ne les connaissons pas directement. Je pense que tu pourras trouver tous les contacts sur leur site web directement.
Bonne recherche !
Hello! Merci pour ces précisions! En effet, ça à l’air d’être chouette!
Bon je reste un peu sceptique sur le besoin de les faire caresser, juste d’un point de vue sensibilisation, je suis pas fan car j’ai peur que cela envoie le message que cela peut être « normal » de caresser ces espèces. Mais bon, c’est mon côté rebelle, je sais qu’aucun projet n’est parfait, je ne doute pas que l’intention derrière est bonne.
Merci pour cette découverte en tout cas!
Merci pour ce retour d’expérience fort intéressant!
Je suis un peu mitigée… le projet semble bien construit, avec une bonne pédagogie autour des tortues, de bonnes pratiques pour sensibiliser et pour conseiller sur de bonnes pratiques de pêches, en revanche je ne comprends pas trop le principe de les nourrir et le fait d’avoir des requins et raies à caresser…
Est-ce que les animaux sont sauvages ou restent dans le bassin (quel type d’eau?)? Y a-t-il un programme autour des requins et des raies?
C’est juste que ça me fait mal au cœur de penser aux milliers de mains qui viennent toucher ces animaux, tant sur le côté « stress »sur eux que le côté « toxique » de notre toucher. Si vous avez plus d’infos, ça m’intéresse parce qu’en dehors de ça, ça m’a l’air plutôt pas mal comme initiative!
Hello Emma,
merci pour ton commentaire. Le projet est effectivement bien construit et soutenu par diverses organisations de protection de la nature et de la faune. Je trouve qu’ils font un bon travail de sensibilisation et de protection auprès des touristes et des populations locales…
Les espèces du centre ont besoin d’être nourries dans tous les cas, donc plutôt que de le faire dans leur coin, ils offrent la possibilité de montrer de quoi se nourrissent les tortues et donc de montrer qu’elles ne mangent en aucun cas les restes de nos repas par exemple ! C’est également une phase de sensibilisation pour leur montrer qu’elles mangent relativement peu mais que des mets bien selectionnés…
Les animaux sont souvent blessés et ne survivraient pas dans la nature. Ils sont donc « pensionnaires » encadrés par les médecins et les bénévoles du centre. Le programme repose sur toute la faune animale. Les animaux ont le « choix » de venir se faire caresser ou non, certains restent au fond de l’eau tandis que d’autres comme les raies adorent se faire caresser… Rien n’est imposé aux animaux et le centre ne « garantie » pas qu’on pourra voir et/ou toucher les animaux…
Cela reste des animaux sauvages, ils sont simplement soignés et chouchoutés pour garantir leur survie.
C’est une très belle expérience ! Nous avons visité quelques programmes de préservation des tortues en Amérique latine, mais celui là semble très bien conçu pour la partie « sensibilisation » qui pêche parfois.
C’est aussi important de protéger que de sensibiliser, sinon c’est ce qu’on préserve d’un côté, on continue de le détruit de l’autre…
Au Nicaragua, nous avons eu la chance de libérer des bébés tortues carrey, c’était vraiment une super expérience ! Jettez un coup d’œil dans destination Nicaragua sur notre blog si ça vous intéresse ;)
Bravo pour cet article ! Ca fait plaisir de voir des voyageurs sensibles à l’environnement.
Hello Seb,
c’est une expérience originale et hors du commun qui nous a permis de prendre conscience de l’impact de l’homme sur son environnement… C’est très concret dans ce centre sans être dans l’extrémisme mais la prise de conscience est réelle.
Nous avons passé une très bonne aprèm et nous avons appris beaucoup sur les tortues marines.
Nous n’avons malheureusement pas pu relâcher des tortues à l’eau mais un jour pourquoi pas !
Merci
Très belle initiative!
Effectivement, c’est un bon moyen de défendre notre planète tout en étant au contact des animaux ;)
Une superbe expérience pour nous !
Super bel article, très pédagogue, et pour la fana de tortues que je suis, que de belles photos!
Je suis à fond de nature et d’animaux, je trouve ça super de partager les lieux qui se battent pour la préservation des espèces! Je note ce centre dans ma To-Travel List! Merci!
Ça me fait me remémorer mon voyage à Cuba, près de Maria La Gorda, au cours duquel j’ai assisté sur une plage perdue, en pleine nuit à la ponte des tortues. On a pu assister au travail des étudiants scientifiques qui se chargent de préserver le site.
Et on a même libéré des bébés tortues à la mer, ce fut un souvenir inoubliable!!!!!
Merci pour ton commentaire !
Effectivement, c’est génial de pouvoir visiter des lieux touristiques qui protègent les tortues ;)
Nous avons passé une très bonne après-midi en compagnie des tortues !